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Pourquoi « gérer » nos émotions est une aberration ? 2/2

Esprit du bien-être / Pourquoi « gérer » nos émotions est une aberration ? 2/2

La mécanique des émotions

Je suis souvent un peu dépitée et désolée qu’une bonne partie de mes clients ne savent pas vraiment répondre à la question : c’est quoi pour vous une émotion ?
Certes, bien malheureusement, on n’apprend pas ça à l’école. Et, encore aujourd’hui, la pauvreté et l’orientation bien cartésienne des définitions grand public à ce sujet, semblent symptomatiques du peu d’estime dans laquelle elles ont trop longtemps été emmurées…
Le Larousse dit : « 1. Trouble subit, agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie…
2. Réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement »
Nous voilà bien avancés…

Pourtant, comment bien vivre nos émotions si nous n’en comprenons pas leur fonctionnement ?

Alors voici quelques éléments pour mieux appréhender ce qui se passe à l’intérieur de vous quand vous êtes sous le coup d’une émotion.

La « mécanique » des émotions, fonctionne toujours ainsi :
Évènement + interprétation = déclencheur, donc réaction, donc émotion

Ex : évènement : j’ai à prendre la parole en public dans mon job.
Interprétation : les bouuuuuules, chu trop nul, j’vais jamais y arriver, y vont se rendre compte que chu pas à ma place, j’vais être ridicule.
Émotion : peur, stress, angoisse.😖

Nous pouvons donc en déduire que si nous faisons évoluer notre interprétation, nous pouvons faire évoluer notre émotion.

Reprenons le même évènement : j’ai à prendre la parole en public dans mon job.
Interprétation : Okayyy, ça va le faire, je vais me préparer, je vais y arriver, c’est quand même une super occasion de faire entendre mon message.
Émotion : sérénité, voire enthousiasme. 🤗

Vous voyez que c’est rarement uniquement l’évènement en tant que tel qui est à l’origine de notre émotion, mais bien plus, la façon dont nous l’envisageons, consciemment ou inconsciemment. Autrement dit, la croyance que nous avons à son sujet, souvent construite enfant, mais aussi au fil de nos expériences de vie. Une croyance est UNE réalité, pas LA réalité. Une option parmi d’autres, que nous avons intégrée et engrammée comme la seule possible, parce que, au moment où elle nous a été introjectée, nous n’étions pas en capacité d’y apporter notre esprit critique et notre libre-arbitre.

Aujourd’hui, est le moment de commencer à faire autrement. 💪

Donc reprendre conscience de cette croyance / interprétation et voir si elle vaut encore d’être validée ou s’il est temps pour vous de vous en libérer est une clé pour atténuer l’émotion qui y était attachée. Sans compter qu’elle a le bon gout de revenir à réveiller votre précieux libre-arbitre.

Explorons un peu plus nos peurs.
Quel est le vrai danger ? Est-il avéré ou fantasmé ?
Sont-elles vraiment d’actualité ou commencent-elles à dater ?
Sont-elles nos peurs à nous ou des peurs qui nous ont été léguées ?
Si vous faites le test avec une de vos plus grandes peurs, que répondez-vous ?

Saviez-vous que 92% de nos peurs sont sans fondement ?
Autrement dit, à peine 1 sur 10 nous alerte d’un danger avéré !

Pour la majorité de celles et ceux qui la ressentent aujourd’hui en Occident, la peur de manquer de nourriture vient rarement d’un risque réel, mais plus probablement soit d’une période de vie où la question pécuniaire était un sujet, soit de ce qu’ont peut-être vécu parents ou grands-parents.

Héritage qu’on n’est, en réalité, pas obligé de continuer à se trimballer !
Et qu’on peut au moins pondérer, si ce n’est complètement refuser.

Ce qui ne veut pas pour autant dire que notre peur n’existe pas ni qu’elle est ridicule. Mais qu’elle repose sur une interprétation erronée d’une situation et qu’elle s’atténuera d’elle-même si l’interprétation est plus appropriée, juste et douce.

Idée d’autant plus pertinente que faire évoluer nos interprétations pour faire évoluer nos émotions a de toute évidence un vrai effet sur la durée.

Tête OU cœur = Réflexion OU émotion.

Avez-vous remarqué que vous ne pouvez pas être en train de réfléchir ET de ressentir ?
A l’intérieur de notre petit être fragile et imparfait, c’est OU réflexion OU émotion.
C’est exactement pour ça qu’on apprend aux opérateurs des (bons…) services clients à questionner les clients furibards sur ce qui se passe pour faire baisser la tension. Leur donner la parole pour qu’ils puissent expliquer et exprimer où ils en sont est le meilleur moyen de les faire sortir de leur ire.

Parce que quand la colère nous embarque dans le tumulte intérieur de la fureur, pas moyen d’aligner 2 idées, quand nous sommes sous le joug de la peur, secoués par les tremblements du corps et du cœur, impossible de faire bon usage de notre tête. Quand la tristesse nous envahit, elle réussit à faire disparaitre la route entre nos neurones.

Inversement, il n’est pas possible de pleinement ressentir une sensation ou une émotion si on est trop en train d’analyser, décortiquer, supputer. (N’est-ce pas, Mesdames, que trop réfléchir empêche de ressentir donc de pleinement profiter surtout dans les moments où ce n’est pas DU TOUT une bonne idée 😉 ? ) (Je m’adresse aux ladies, parce que se prendre la tête quand on est dans de bien plaisantes activités du corps est quand même une pratique plus féminine que masculine, fort regrettable au demeurant. Et je sais de quoi je parle…)

Ce qui explique pourquoi remonter dans la réflexion, si on part du principe que l’émotion est dans le cœur, la réflexion dans la tête, permet de faire redescendre la pression de l’émotion.

Donc si vous vous interrogez, vous, sur ce qui est en train de se passer pour vous, si vous invitez votre émotion à boire le thé – j’adore cette idée ! – et que vous lui demandez tranquillement : « Qu’est-ce que tu viens me raconter ? », « De quoi tu as besoin pour t’apaiser ? », vous êtes assuré de déjà atténuer son impact.

Vous rappelez-vous ce que je vous ai expliqué dans la 1° partie de cet article (cf « A écouter si on ne veut pas cher payer… ») ? Que fait un enfant quand il appelle sa Maman et qu’elle ne répond pas ? Il amplifie son signal autrement dit, parle, crie ou pleure plus fort.
Une émotion est comme un enfant envoyé par notre inconscient à notre conscient. Si le conscient ne répond pas, le signal s’amplifie. Donc l’émotion devient plus présente, pesante, voire plombante et se transforme à force de silence intérieur en somatisation.

Décider de les écouter et de les comprendre est un 1° pas.
Les suivants passent par le corps, la respiration et la représentation

 

Émotions, sensations et posture

Nous sommes d’accord, les émotions passent par le corps. Et sur le moment, accaparés par nos sensations manifestations, nous ne sommes pas en état de revenir en mode réflexion.

Nous tremblons comme des feuilles ballotées au vent puissant quand nous sommes terrorisés, nous avons le sang qui nous monte à la tête, les dents bien serrées, des éclairs dans le regard quand nous sommes super en colère, nous sommes vidés d’énergie, les épaules voutées, le regard au raz des pâquerettes, les yeux baignés de cette eau intérieure que sont nos pleurs quand nous sommes noyés dans la tristesse.

Nos émotions s’expriment donc d’abord par nos sensations, donc notre corps. C’est le chemin que prend notre inconscient pour nous faire prendre conscience de ce qui se passe pour nous. Puis, provoquées par nos sensations, notre posture, les expressions et micro expressions de notre visage deviennent les reflets extérieurs très révélateurs de ce qui se passe à l’intérieur.

Le drôle de l’affaire est que ça marche dans les 2 sens !
Notre état intérieur peut changer notre allure extérieure, mais l’inverse est vrai aussi.

Je fais souvent faire l’exercice suivant à mes participants : mimer comment ils marchent s’ils se sentent sous le coup de la colère, de la peur ou de la tristesse. Quel serait alors leur rythme, où irait leur regard, comment se tiendraient leur dos, leurs épaules, leurs mains ?
Marcher en colère est rapide, saccadé peut-être, impatient sûrement, le pas appuyé, les muscles tendus, le dos et les épaules coriaces, les mains fermées en poings, la mâchoire serrée, le regard au loin, dans une grande énergie de mouvements démonstrative de la force qui ne demande qu’à s’exprimer, le cœur à 100 à l’heure.
Marcher apeuré est soit quasi inexistant parce qu’on est tétanisé, le pas bloqué, les muscles anesthésiés, les mains tremblantes, la mâchoire ballante, le regard furtif et aux aguets, presque sans mouvement, soit précipité, parce qu’on veut se volatiliser, le pas prêt à la course, les muscles irrigués, les mains et le corps entier prêt à s’escapader, dans des mouvements trépidants. Dans les 2 cas, le cœur tachycardé.
Marcher triste est lent, sans rythme, sans énergie, sans élan, le pas trainant, les muscles comme inexistants, le dos vouté, les épaules déclinantes, les mains ballotantes, la mâchoire molle, le regard vers le sol, dans une grande économie de mouvement, le cœur au ralenti.

Donc à chaque émotion, sa sensation et sa posture.
Donc si nous faisons évoluer notre posture, nous faisons évoluer notre émotion.

Si, comme eux, vous jouez le jeu de penser à quelque chose qui vous attriste, mais en marchant le pas vif, les muscles alertes, la tête haute, les épaules dégagées, le dos bien droit, le regard altier, vous verrez qu’étrangement, votre émotion s’atténue !

Rien de plus simple n’est-ce pas ? Et pourtant étonnamment efficace. Surtout sur le moment.

 

A chaque émotion, sa respiration

Et bien évidemment, c’est la même chose avec la respiration. Vous savez, ce mouvement si important qu’on appelle joliment notre souffle de vie. Lui aussi varie en fonction des ressentis de notre cœur.
Le halètement fauve de la colère n’est pas celui, fragile, de la peur. Ni l’un, ni l’autre ne ressemble aux inspirations minimalistes de la tristesse.
Aucun ne vaut les grandes bouffées affamées que nous prenons avec avidité quand nous sommes dans la joie. Ni les inspirations profondes et calmes dont nous nous régalons posément quand nous sommes dans la sérénité.

Vous l’avez compris, à chaque émotion correspond sa respiration.

Du yoga à la sophrologie, en passant par la cohérence cardiaque, la méditation et les inductions d’hypnose, la respiration est un point commun centrale à la plupart des activités à composante thérapeutique. Quoi de plus naturel à bien y réfléchir ?
Rien ne nous est plus précieux qu’elle en fait. Quelques minutes sans respirer, et hop, s’en est fait de cette vie en nous.
Retrouver le lien avec elle et apprendre à s’y reconnecter et à la réguler est aussi bon pour notre santé physique que psychique.
Donc sous le coup de la colère, la peur ou la tristesse, ralentir et respirer lentement et amplement permet de calmer notre corps et notre cœur. Et forcément, notre esprit aussi.

Comme pour notre posture, si nous faisons évoluer notre respiration, nous faisons évoluer notre émotion.
Quoi de plus simple à bien y penser ?

Évidemment, l’efficacité de ces 2 techniques est plus instantanée et momentanée que faire évoluer nos pensées.

 

A chaque émotion, sa représentation

Nous nous représentons les choses avec le mental, mais aussi l’imagination et les sensations.
Nous nous représentons nos évènements de vie en y pensant et en y associant des ressentis.
Mais nous nous représentons aussi nos émotions en tant que telles
On parle de peur bleue, de colère noire, d’être vert de peur. Est-ce que nous nous représentons chacun et chacune, ces émotions de ces couleurs-là ?

La boule au ventre, une barre dans la tête, la gorge serrée ? Mais comment ? Votre boule à vous est-elle en métal, en pierre, en béton ? Quelle est sa couleur ? Son poids ? Sa dimension ? Où est-elle exactement ? Est-elle fixe ou mobile ?
Nous vivons tous nos émotions de façon différente. Et passionnante, en fait !

Une fois de plus, le sésame pour faire évoluer votre émotion est de faire évoluer une partie de ce qu’elle est : la représentation que vous vous en faites.

Reprenons la boule au ventre. Imaginons qu’elle soit noire, en fonte, grosse comme un ballon de foot, occupant allègrement tout le bas-ventre (ça fait bien envie tout ça…).
Prenez le temps de ralentir, vous poser, et respirer. Si vous êtes familier de la méditation ou de l’autohypnose, créez-vous un état modifié de conscience. Si ce n’est pas encore le cas, prenez simplement un moment pour vous.
Cette technique issue de la PNL est tellement puissante qu’elle donne de super résultats, même sans aller jusqu’à un réel état d’hypnose.

Observez-la.
Et changez ce que vous souhaitez en premier. Par exemple, transformez son noir sombre en bleu azuréen. Puis sa matière lourde en nuage aérien. Et diminuez-la ensuite autant que vous le souhaitez.
Et voyez ce qui vous va à ce moment-là. Voulez-vous la gardez ainsi métamorphosée ? Ou la remercier dans les 2 sens du terme ? Vous lui exprimez votre reconnaissance parce que, aussi peu plaisante qu’elle ait pu être, elle est venue pour vous éclairer sur vous, et vous la congédiez parce que vous avez entendu son message et qu’elle n’a donc plus d’utilité à rester.

 

Testez et voyez. Il n’y a qu’en forgeant que l’on devient forgeron.
Alors, forgez-vous chaque jour un peu plus la vie que vous voulez, avec une belle cohabitation avec vos émotions !

 

Enfin, ce n’était pas le sujet du jour, il y a tant à dire !, mais pensez aussi à développer votre capacité à les exprimer sans honte, ni crainte, ni culpabilité, dans le respect de vous et de l’autre. « Je me sens » ne peut pas être contesté. Alors allez-y !

En résumé 4 A + E

Accepter
Accepter que nos émotions sont inhérentes à notre condition humaine. Et une des beautés de l’humanité !

Accueillir
Être OK pour leur faire de la place sans les juger, sans leur en vouloir, sans vous en vouloir.
Ne plus les subir, ankylosé d’impuissance, mais vous ouvrir pour écouter leur message et agir en conséquence

Assumer
Faire avec puisqu’elles sont une partie de vous. Font la différence entre vous bel être humain et un bel… enfoiré 😉 Et arrêter de vous con former au jugement réel ou supposé des autres.

Apaiser
Utiliser une ou plusieurs des techniques que je vous ai proposées pour que faire évoluer leur impact et vous atteler à décrypter leur message

Exprimer
Trouver un moyen, oral, écrit, dessiné, chanté, joué, etc… de les exprimer.
Parce que ce qui ne s’exprime pas, s’imprime.
Parce que ce qui est dehors n’est plus dedans.

 

Je vous souhaite de tout coeur de très belles évolutions intérieures !
Si vous avez besoin d’un coup de main ou d’aller encore plus loin, je serais honorée de vous accompagner.
Vous pouvez prendre date ici